Snapchat a publié son rapport Snapchat Generation – Volume 1, une plongée dans les comportements natifs des 13–34 ans sur l’application. Ce document n’est pas un tutoriel produit, c’est une lecture culturelle : comment ces générations s’expriment, se connectent et ce qu’elles attendent (ou rejettent) des marques.
Lo-fi = crédibilité
Sur Snapchat, l’imperfection est reine. Les contenus léchés, calibrés, montés, sont perçus comme artificiels. Le flou, le glitch, le mal cadré créent une esthétique relationnelle qui fonctionne.
- 3,2 milliards de vues sur les lenses “blurry” en 2024
- 80 % des utilisateurs disent pouvoir être “eux-mêmes” sur la plateforme
👉 Pour les marques, ça veut dire : pas de mise en scène, pas de bullshit. Ce n’est pas “faire cheap”, c’est jouer avec le vrai.



L’audio explose (et ce n’est pas un détail)
2,5 milliards de notes vocales ont été envoyées au premier trimestre 2025. Snapchat devient un espace de voix, d’intimité, de narration spontanée. Loin des monologues scriptés façon YouTube ou TikTok.
👉 Les marques qui réussissent parlent comme on parle sur Snap : ton direct, naturel, sans mise en scène. L’audio devient un canal d’émotion, pas juste un habillage.



Le temps réel comme système
Snapchat, c’est 880 milliards de chats par trimestre. Pas des commentaires ou des likes publics. Des échanges personnels, continus, intégrés à la vie réelle. 92 % des utilisateurs impliquent leurs amis dans leurs achats via Snap.
👉 Ici, la pub n’interrompt pas. Elle s’insère dans une conversation. Ce qui marche, c’est l’ad qui tombe “au bon moment”, dans le bon contexte émotionnel.



Identité = mouvement constant
Changer de filtre, de tenue digitale, d’avatar… plus de 100 millions de changements d’apparence par mois. La Snap Map est ouverte 40 milliards de fois par trimestre. L’identité est fluide, expérimentale.
👉 Les marques doivent proposer des formats jouables, testables, modulables. Ce n’est pas l’image de marque qui compte, c’est la liberté donnée à l’utilisateur de s’approprier le truc.



Les créateurs sont des relais, pas des vitrines
Les créateurs de contenus postent jusqu’à 140 fois par jour sur Snapchat. Ils ne “perform” pas. Ils vivent sur la plateforme, et leur communauté les suit comme des potes. Résultat : les contenus sponsorisés par des créateurs sur Snap sont 10x plus efficaces en termes de favorabilité marque que sur les autres plateformes.
👉 Le rôle du créateur, c’est pas d’amplifier, c’est de traduire la marque dans le langage natif de Snap. Et ça paye.



Pas une plateforme de plus. Un langage à part
Snapchat n’est pas un canal à “remplir”. C’est un territoire culturel à comprendre.
Pour les marques françaises ou européennes, réussir sur Snap ne passe pas par la transposition de formats pensés pour d’autres plateformes, mais par l’adoption de nouveaux codes : le lo-fi comme langage de vérité, la voix comme vecteur d’intimité, le réel comme tempo.
Les campagnes qui fonctionnent sont celles qui acceptent de lâcher le contrôle, de laisser place à l’instantané, à l’émotion, à l’expérimentation. Pas forcément avec des gros budgets — mais avec une vraie compréhension du ton natif.
Snapchat n’est pas une “option social media” de plus. C’est un réseau de relations, pas de performances.
Et dans ce réseau, les marques n’ont pas à capter l’attention — elles doivent mériter leur place dans la conversation.